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Der Wanderer auf Korsika oder Sisyphus Corsicanus

Auf Korsika gibt es einen Mann, ich würde ihn eher als ein Phänomen bezeichnen. Oder als einen armen Menschen, der durch einen grausamen Schicksalsschlag ein sehr schlimmes Trauma erlitten hat. Dieser Mann läuft seit über DREISSIG (30) Jahren vom Süden zum Norden der Insel. Das heißt pro Strecke ca. 183 km. Normalerweise bewegt er sich an der Ostküste am Straßenrand fort. Vollbeladenen mit zwei großen sichtbar schweren Reisetaschen an je einer Seite und einem großen Rucksack auf dem Rücken, seiner Pfeife im Mund und seiner Schirmmütze auf dem Kopf.
Bei Sonnenschein aber auch bei Wind und Unwetter treibt es ihn immer fort. Immer und immer weiter – solange ihn seine Füße tragen und bis zum letzten Schritt.
Ich selber habe ihn schon vor fast 35 Jahren gesichtet, aber damals gab es viele Rucksacktouristen und deswegen fiel er da gar nicht besonders auf.
Als ich mich dann vor ca. 25 Jahren auf der Insel endgültig niederließ, da wurde sichtbar, dass dieser Mensch ein ständiges Hin und zurück vom Norden in den Süden hinter sich legte.
Ich fuhr zur Zeit auch oft vom Norden in den Süden, und jedes Mal wenn ich im Süden morgens ankam, machte er sich auf den Weg, als ich dann in den Norden abends spät zurückkam, kreuzte ich ihn gerade wieder auf seinem Rückweg in den Süden. Das heißt, damals legte er 183 km an einem Tag zurück.
Wir nannten ihn spaßig so, SISYPHUS Korsikanus Caminante oder den Wanderer, obwohl sein Schicksal ganz und gar nicht komisch ist und wenige seine Hintergrundgeschichte kennen.
Man hat mir aus einer angeblich direkten Quelle zugetragen, (von einem seiner Schüler) er sei ein Mathe Professor an dem College von Portivecchju gewesen, bis zu dem Moment, als er einen Autounfall hatte, bei dem seine Frau und seine Kinder ums Leben kamen. Scheinbar gibt er sich die Schuld dafür.
Nach dem Motto Bis zum letzten Schritt, ist er seitdem auf seine Selbstkasteiungstour gegangen und hört nicht mehr auf, da wieder aufzubrechen, wo er gerade angekommen ist.
Als existiere er in einer anderen Dimension, beschreitet er unentwegt seinen inneren Weg vor sich, und nimmt dabei nicht seine reale Umwelt wahr, oder will sie einfach nicht wahrhaben.
Wir haben ihn manchmal auf Abwegen ins Innere gesehen, in der Castagniccia sowie in der Balagne, aber das waren nur kurze Abzweigungen, bis er dann wieder seine Einheitslinie, Bonifacio Cap Corse eingeschlagen hat. In den letzten Jahren, sah man ihm stark den Alterungsprozess an, und seine Linienführung verkürzte sich auf Portivecchjiu Bastia. Auch im Winter hat man ihn tagelang in der Nähe von der Stadt ausmachen können. Ab und zu wurde er beobachtet, wie er sich einige Stunden in der Macchie an den Stränden ausruhte, bevor er wieder seinen Weg folgte.
Ich habe mehrmals versucht ihm Fragen zu stellen, ganz nett und locker, doch ich bekam nichts aus ihm heraus. Wenn man ihn anspricht reagiert er nicht, weicht aus und zieht weiter.
So oder so, er ist auf der Insel bekannt wie ein eben gelandeter ET. Aber ihm ist seine Umwelt völlig egal. Also so läuft er weiter...der Wanderer...der Sisyphus, seine innere Last immer weiter und weiter vor sich herschiebend. Bis zum letzten Schritt, solange wie ihn seine Füße tragen.
c Miluna Tuani
11/2016

Aktualisation

Gute Nachrichten: Heute gibt es kaum noch jemand auf Korsika, der ihn nicht vom Sehen her kennt, und noch mehr, auf Facebook hat sich eine Gruppe etabliert, die sich "Die Freunde von George", so nennen sie ihn, nennt und seinen Wegen folgt und sich von Herzen darum bemüht, ihn auf seinen Pfaden zu unterstützen, sei es mit Kleidung, Lebensmitteln, Restaurantbesuchen, einfach nur mit Aufmerksamkeit. Und scheinbar, scheint es ihm zu gefallen. Er spricht nun auch mit den Menschen und ist für jeden Selfi gern zu haben. Hier der Link zu der Gruppe https://www.facebook.com/groups/171289720143

Version française Tant que ses pieds le porteront

Il y a un homme en Corse, je le qualifierais plutôt de phénomène. Ou en tant que pauvre personne qui a subi un très mauvais traumatisme par un coup cruel du destin. Cet homme marche du sud au nord de l'île depuis plus de TRENTE (30) ans. Cela signifie environ 183 km dans chaque sens. Il se déplace généralement, le long de la côte est au bord de la route. Entièrement chargé avec deux grands fourre-tout visiblement lourds de chaque côté et un grand sac à dos sur le dos, sa pipe à la bouche et sa casquette à visière sur la tête.
Au soleil, mais aussi au vent et aux tempêtes, il est toujours en train de marcher et remarcher. Encore et encore - tant que ses pieds le portent et jusqu'à la dernière marche.
Je l'ai vu moi-même il y a presque 35 ans, mais à l'époque, il y avait beaucoup de routards, donc ça ne se démarquait pas vraiment.
Lorsque je me suis finalement installé sur l'île, il y a environ 25 ans, il est devenu clair que cette personne faisait constamment des allers-retours du nord au sud.
Je conduisais aussi beaucoup du nord au sud ces jours-ci, et chaque fois que je descendais vers le sud le matin, il était en route, puis quand je revenais vers le nord tard dans la soirée, je le croisais à nouveau en revenant vers le sud. Autrement dit, à l'époque, il a parcouru 183 km en une journée.
Nous l'avons appelé ainsi en plaisantant, SISYPHE Corsicanus Caminante ou le routard, bien que son destin ne soit pas du tout comique et que peu connaissent son passé.
On m'a dit d'une source prétendument directe (par l'un de ses étudiants) qu'il était professeur de mathématiques au Collège Portivecchju jusqu'au moment où il a eu un accident de voiture qui a tué sa femme et ses enfants.
Apparemment, il s'en veut.
Selon la devise Jusqu'au dernier pas, il a depuis poursuivi sa tournée d'auto mortification et ne cessera de repartir d'où il vient d'arriver.
Comme s'il existait dans une autre dimension, il parcourt constamment son chemin intérieur devant lui, et ce, faisant, il ne perçoit pas son environnement réel, ou ne veut tout simplement pas le percevoir.
On le voyait parfois s'égarer dans les terres, en Castagniccia comme en Balagne, mais ce ne furent que de courts détours jusqu'à ce qu'il rejoigne ensuite sa ligne d'unité, Bonifacio Cap Corse. Ces dernières années, le processus de vieillissement était clairement visible et ses lignes se sont resserrées à Portivecchjiu Bastia. Même en hiver, vous pouviez le repérer pendant des jours près de la ville. On l'a observé de temps en temps se reposer quelques heures au maquis sur les plages avant de reprendre sa route.
J'ai essayé plusieurs fois de lui poser des questions, très gentilles et faciles, mais je n'ai rien pu en tirer. Si vous lui parlez, il ne réagit pas, esquive et passe à autre chose.
Quoi qu'il en soit, il est connu dans toute l'île comme un extraterrestre nouvellement débarqué. Mais il ne se soucie pas du tout de son environnement. Alors il continue à marcher.
Comme Sisyphe, poussant son fardeau intérieur de plus en plus loin devant lui.
Jusqu'au dernier pas, tant que ses pieds le porteront.
c Miluna Tuani
11/2016

Mise à jour mai 2022

Aujourd'hui il n'y a presque personne en Corse qui ne connaisse pas le routard de vue, et plus encore, un groupe s'est créé sur Facebook qui se fait appeler "les amis de George", comme ils l'appellent, et qui suit ses chemins et surout les suit avec le cœur, désireux de soutenez-le sur son chemin; qu'il s'agisse de vêtements, de nourriture, de sorties au restaurant, ou juste d'attention. Et apparemment, il a l'air d'aimer ça. Il parle maintenant aussi aux gens et il est toujours prêt à prendre un selfie. Voici le lien vers le groupe https://www.facebook.com/groups/171289720143

Spuren / Caminante ein Gedicht von Antonio Machado

Spuren
Caminante, son tus huellas
el camino, y nada más;
caminante, no hay camino,
se hace camino al andar.
Al andar se hace camino,
y al volver la vista atrás
se ve la senda que
nunca se ha de volver a pisar.
Caminante, no hay camino,
sino estelas en la mar."
Wanderer, deine Spuren sind
der Weg, und sonst nichts;
Wanderer, es gibt keinen Weg,
der Weg entsteht im Gehen.
Im Gehen entsteht der Weg,
und wenn man den Blick zurückwirft,
sieht man den Pfad, den man
nie wieder betreten wird.
Wanderer, es gibt keinen Weg,
nur Kielwasser im Meer.
Antonio Machado (1875-1939)
hier die korsische Version des Textes als Lied von Arapa von ihrem Album Caminante
https://www.youtube.com/watch?v=iT3D9fr-jHA

Imprint

Text: Miluna Tuani
Publication Date: 11-23-2016

All Rights Reserved

Dedication:
dem Wanderer auf Korsika, und allen Wanderern, die im Leben ihr Ziel verloren haben

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